Communiqué de presse:

Une fois de plus, une fois de trop, le gouvernement montre son peu de considération pour l’Éducation nationale, ses personnels et ses élèves.

Dès le mois de juin, la FSU a alerté sur la nécessité de préparer une rentrée exceptionnelle. Il fallait sécuriser, protéger et prévenir une deuxième vague. Au mépris de ces considérations et des recommandations de bon nombre de scientifiques, le ministre a fait le choix d’alléger le protocole sanitaire pour la rentrée, ce qui a favorisé la circulation du virus dans les écoles, collèges, lycées et CIO. Le Ministre porte une lourde responsabilité dans la dégradation de situation actuelle.

En octobre, les indicateurs montraient une plus grande circulation du virus dans les établissements scolaires, la FSU a exigé un renforcement du protocole sanitaire, balayé d’un revers de la main par le ministre, osant même parler d’une rentrée réussie dans la joie!

Les personnels ont beaucoup donné depuis la rentrée, ont tenu à bout de bras le service public d’Éducation, seuls, avec des masques suspects,  des informations contradictoires et l’absence de transparence sur les cas de contamination, maintenant cela suffit !

Aujourd’hui alors que, selon les propres mots du président de la République, la deuxième vague de l’épidémie s’annonce pire que la première, l’incurie du gouvernement est insupportable. Comment prétendre que l’on peut appliquer la distanciation physique dans des classes chargées, comment éviter le brassage dans les cantines, internats et transports si tous les élèves sont présents en même temps dans les écoles, les collèges et lycées? Quelles dispositions pour protéger les personnels vulnérables ? Qu’a-t-on fait pour équiper élèves et personnels en matériel informatique ?

Soucieux de la continuité du service public d’éducation, essentiel aux élèves, particulièrement les plus fragiles, la FSU n’a cessé d’alerter et de proposer.

Aujourd’hui, la FSU04 rappelle ses exigences pour une rentrée sécurisée : passage d’un fonctionnement en classe entière à un fonctionnement en demi-groupes, recrutements de personnels, d’AED mais aussi d’agents territoriaux (pour assurer un nettoyage et une désinfection des salles), réorganisation de la demi-pension pour limiter le brassage des élèves, nouvelles modalités d’aération des salles, distribution du matériel de base (points d’eau, gel, masques…).

Dans notre département rural, la question de l’organisation et de la sécurité sanitaire des transports scolaires est essentielle. Rien ne sert de réguler le brassage des élèves dans les établissements si ce brassage n’est pas également régulé lors des déplacements collectifs (cantines, bus, périscolaire). L’institution de l’Education nationale ne peut se laver les mains de ces questions en se défaussant sur les collectivités territoriales. Son rôle est d’alerter et de coordonner afin d’harmoniser les protocoles, de les rendre cohérents et complémentaires.

Pour la FSU04 faire reprendre les élèves après des décisions aussi précipitées dès le 2 novembre est irresponsable. Un temps d’adaptation et de préparation est indispensable. Il eût été avisé de repousser cette rentrée au jeudi 5. Pas pour que les enseignants puissent aller aux champignons mais pour permettre de travailler dans l’urgence à un minimum de préparation et d’adaptation.

Des mesures doivent aussi être prises sur le plan pédagogique parmi lesquelles l’aménagement des programmes et un nouveau calendrier du bac (report des EC1 et des épreuves de spécialité en juin). Le jour de carence doit être suspendu immédiatement : il est inacceptable que les personnels payent le prix d’une maladie à laquelle leur employeur les expose délibérément !

Une fois de plus rien n’a été préparé et le gouvernement n’a rien anticipé. A trois jours de la reprise, les seules infos disponibles proviennent des médias. Que les directions d’écoles et les établissements se débrouillent avec ça. Quand cessera cette improvisation permanente qui met à mal les personnels en les plaçant dans une insécurité fonctionnelle psychologiquement dévastatrice ?

Nous rappelons à notre Inspecteur d’Académie M. Gillardot, au Recteur M. Beignier et à M. Blanquer qu’ils sont tenus par la loi d’assurer la protection des agents travaillant sous leur autorité. Ce rappel est nécessaire au vu de l’incurie de notre ministère depuis le début de la crise sanitaire. La FSU04 estime que cette protection a été défaillante et que les personnels ont été mis en situation de risque physique et psychologique.

 

L’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des personnels. Des dispositions peuvent être mises en place dès la rentrée. Si cela n’était pas le cas, la FSU04 appellerait les personnels à se saisir de tous les moyens d’action pour faire valoir leurs droits et assurer leur sécurité. Le gouvernement doit cesser de jouer avec la santé des personnels, des élèves et de leurs familles.

La FSU des Alpes de Haute Provence

 

 

 

 

En sus: quelques chiffres pour bien prendre conscience de l’ampleur du non travail de préparation et son impact potentiel sur l’évolution globale de l’épidémie avec 13 000 000 de personnes directement concernées par les faibles mesures de sécurité sanitaire dans l’éducation, cela représentant une proportion considérable ramené à l’ensemble de la population :

 

12 000 000 d’élèves

1 300 000 personnels :

 

-865 000 enseignants-es

-295 000 non enseignants-es (personnels exerçants des missions d’assistance d’éducation, d’administration, de direction, d’animation pédagogique, d’inspection, de soutien à l’enseignement, etc.)

-140 000 agents-es territoriaux (mission d’accueil, d’entretien, de restauration, d’hébergement, de maintenance, etc.).

Le tout, dans 61 500 établissements scolaires : 50 100 écoles, 7200 collèges et 4200 lycées.

 

Jusqu’à 36 élèves par classes…

 

Dès centaines et jusqu’à des milliers de repas servis et pris côte à côte…

 

Des milliers d’élèves internes (car loin de chez eux), hébergés dans des chambres communes, voire des dortoirs…

 

Des complexes sportifs, des espaces communs, des vestiaires, des ateliers, des sanitaires, du matériel informatique, etc, etc… qui nécessitent des vrais protocoles sanitaires renforcés !