Le CDEN rejette le projet de carte scolaire et souhaite obtenir trois postes supplémentaires

Le CDEN en images.

A l’appel des syndicats enseignants et des parents d’élèves, une manifestation contre les fermetures de classe s’est tenue ce mardi 15 avril devant la préfecture à Digne-les-Bains.

Mardi 15 avril se tenait à Digne-les-Bains, le CDEN (Comité Départemental de l’Education Nationale) concernant la futrue carte scolaire. A cette ocasion, le CDEN a décidé de rejeter le projet de carte scolaire et dépose une motion pour l’obtention de trois postes supplémentaires. « Élus, parents et personnel enseignant ont rejeté à l’unanimité moins une voix la nouvelle carte scolaire, et le CDEN a déposé une motion en demandant au recteur et au ministre, trois postes supplémentaires d’enseignants pour la rentrée 2014, afin d’éviter la fermeture de trois écoles », expliquent conjointement Eric Vuoso, président de la fédération FCPE04, et Thierry Cuisson de la FSU 04.

Très attendue, mais déjà presque connue, la carte scolaire qui maintient, attribue ou supprime des postes dans les écoles devrait livrer son verdict dans les jours qui suivent. Déjà, les fortes menaces qui pèsent sur la fermeture de 3 écoles et de nombreuses classes, suscitent la colère. Afin de faire entendre leur voix aux membres du Comité départemental de l’Éducation Nationale (CDEN), qui se tenait en préfecture, la FSU04, le SNUipp04/FSU, Sud éducation et UNSA, ont obtenu un entretien préalable, pour exposer leurs inquiétudes et leurs revendications.

Alors que dehors, plus de 400 manifestants exprimaient leur mécontentement, les délégués de chaque école concernée, ont été reçus, mais sans qu’une quelconque réponse leur soit apportée. « Nous n’avons que trois postes d’ajustement de rentrée », soulignait le Directeur départemental des services de l’Education Nationale, Eric Lavis. Des postes qui devraient être attribués à Manosque, à la Luquèce, où de sérieuses difficultés ont été actées, ou encore pour assurer la mise en place de la réforme scolaire. Car le constat est implacable. « Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la dotation est manifestement insuffisante, avec trois postes pour absorber la mise en place de la semaine de 4 jours et demi et faire face à une augmentation annoncée de 169 élèves », dénonce Thierry Cuisson de la FSU 04 (Fédération syndicale unitaire).

Des villages en danger

« Comment traduire l’amertume des parents d’élèves devant la proposition de retrait de 15 postes d’enseignants, la crainte de disparition de 2 postes RASED, et plus grave la fermeture des écoles de Senez, du Lauzet et de Sigoyer », s’inquiète Eric Vuoso. Parents et élus, main dans la main, se battent pour, tout simplement sauver l’école de leur village. « Un village sans école, c’est un village mort ».

Une mort qui paraît pourtant inéluctable, au regard de la situation. « Pourtant entre les territoires ruraux et urbains, ce n’est pas comparable », insiste Florence, parent d’élève de Pierrevert. « Chez nous, la moyenne des effectifs est de 30 enfants par classe, et sous le couvert d’un départ à la retraite, on nous supprime un poste ».

Des revendications semblables dans toutes les communes du département. « Mon fils de 3 ans n’a pas pu entrer en toute petite section cette année », regrette Nathalie qui habite le Brusquet, où les locaux sont disponibles pour héberger une sixième classe. « Il est temps d’alléger les effectifs de plus 30 enfants par classe, et de donner aux enseignants la possibilité de travailler dans de meilleures conditions ; Et de scolariser tous les élèves ».

Les conseillers généraux des Alpes-de-Haute-Provence ont pour leur part voté lors de l’assemblée plénière du 13 avril, une délibération pour s’opposer à ce projet de carte scolaire, rejoignant par là même la décision des députés Gilbert Sauvan et Christophe Castaner. Réponse sous 48 heures ?

De notre correspondant Bernard AIGROT