La dramatisation des réactions politiques et institutionnelles veut confondre les jets de livres avec des autodafés. Mais qui pourrait réellement croire à une radicalisation d’enseignants militants leur ayant fait perdre toute valeur démocratique ?

Aux discours de ceux qui accusent les enseignants protestataires de se radicaliser, le « jet de livres » offre une illustration aisée qui témoignerait d’un égarement nihiliste, d’une radicalisation telle qu’elle conduirait les enseignants au mépris des savoirs et de la culture. Sur les réseaux sociaux, certains y voient le signe d’un basculement vers le fascisme en brandissant le spectre de l’autodafé. Le ministre y a même fait une allusion claire en évoquant ce que « signifie sur le plan historique » le fait de brûler un livre et en condamnant sans nuances ceux qui le pratiquent, considérant qu’ils ne sont plus dignes d’exercer le métier de professeur. (Suite de l’article)