CHSCT Alpes de Haute Provence
20 / 05 / 2020

Compte-rendu

Demandes de la FSU04

- Reconnaissance du travail effectué par l’ensemble des personnels

La FSU04 a dénoncé les façons insupportables qu’ont M Blanquer et M Macron de s’attribuer la réussite de « l’enseignement à distance » avec l’emploi répété et illégitime du « NOUS » dans toutes leurs communications sur ce sujet.

Cette « réussite » ce sont NOUS, les enseignants qui en sommes les artisans.
- en n’ayant pas compté nos heures
- en utilisant nos abonnements internets et téléphones personnels, nos ordis personnels, nos imprimantes personnelles (papier et encre)
- en finançant sur nos propres deniers des abonnements à des ressources pédagogiques payantes
- en inventant, en innovant, en bricolant des solutions originales et novatrices avec les moyens de NOTRE bord.
- Sans aide, sans formation avec des outils académiques déficients et sous dimensionnés.

La moindre des choses serait que ce travail soit reconnu et qu’une communication forte et médiatique soit faite par M Frédéric Gillardot DASEN du 04 pour la reconnaissance publique de cette engagement des enseignants du 04. Avec également une adresse en ce sens aux personnels.

Même chose concernant l’accueil des personnels soignants depuis le début de la crise CoVID. Sur l’investissement des équipes sur le terrain depuis le 11 mai. Et aussi sur l’énorme travail des directrices et directeurs qui ont explosé leur temps de travail et mis à rude épreuve leur endurance et leur résistance nerveuse.

Ce n’est pas normal que les rares communications de soutien et d’encouragement de M l’inspecteur d’Académie depuis le 23 mars n’aient été effectuées qu’après des interpellations virulentes de notre part. Nous sommes en droit de nous poser la question : Y a t-il un pilote dans l’avion à la DSDEN 04 ?

-  Des outils clairs et pratiques

Le CHSCT va travailler sur la rédaction de fiches thématiques pour aider les directeurs et l’ensemble des équipes. Devraient être validées la semaine prochaine, deux fiches :
- « Que faire si un enseignant est absent » ?
-   » Que faire si on constate des manquements dans le protocole » ?

- Protection des personnels

Les AESH devraient être équipés de visière pour augmenter la protection en raison de la proximité et de l’impossibilité de respecter la distanciation physique. La FSU a demandé qu’en l’attente de masques FFP2 pour les infirmièr.es scolaires, ils puissent également être équipés en visière. Cette demande doit être relayée auprès des chefs d’établissement.

- Limiter la pression sur les équipes

La FSU04 est intervenuE à plusieurs reprises pour demander que soient arrêtées les demandes de dernières minutes visant à modifier le protocole. Si le protocole doit être modifié, il faut laisser le temps aux équipes. Pas de modification du jour pour le lendemain, ou du vendredi soir pour le lundi matin.

Nous avons également demandé de limiter les demandes administratives auprès des direction des d’écoles au strict minimum nécessaire.

La demande semble avoir été entendue. Il faudra voir à l’usage…

Déclaration FSU04

La réouverture des établissements scolaire se poursuit cette semaine, notamment avec l’ouverture de plus d’une trentaine d’écoles supplémentaires et la reprise des 6ème et 5ème. Les équipes se démènent sur le terrain pour que les protocoles soient opérationnels tout en continuant d’assurer la « continuité pédagogique ». Stress, épuisement, pression sont le quotidien de très nombreux personnels. Et entendre notre ministre demander à un élève lors d’une visite d’école ce qu’il a fait « pendant ces vacances » est insupportable !

Notre ministre ne parvient même plus à cacher son mépris et sa déconnexion avec la réalité. Alors voilà c’est dit : depuis le 13 mars, les enseignants étaient en vacances ! Il était donc bien temps qu’ils reprennent le chemin de leur classe ! Mais à quel prix ? La majorité des équipes se rend malade des conditions d’accueil imposées par la mise en application du protocole sanitaire ministériel : cloisonner, contraindre, limiter, espacer…Ce sont les actions imposées par les enseignants à leurs élèves. Ils ne se retrouvent plus dans leur métier, ce n’est pas ça enseigner.

Les injonctions ministérielles se targuent du bien être des élèves et de la justice sociale, mais ce retour forcé est tout le contraire et entendre l’inverse ne fait qu’augmenter la fracture entre la hiérarchie et les personnels sur le terrain. Mais lorsque nous parlons des « personnels sur le terrain » nous entendons également les IEN et les chefs d’établissement, particulièrement exposés à la pression, placés en permanence entre le marteau et l’enclume. M. l’inspecteur d’Académie, président du CHSCT , il est essentiel de soutenir vos équipes .

Nous vous demandons de ne pas répercuter directement les injonctions ministérielles visant uniquement à pouvoir annoncer des chiffres, parler d’objectifs réalisés, au détriment de la santé de ses agents. Qu’ils soient enseignants, AESH, directeurs.trices, CPE, AED, administratifs, IEN, chefs d’établissement, …, vos personnels sont en souffrance. En accordant la souplesse que nous vous avions demandée pour la réouverture des écoles, vous avez su écouter « le terrain ».

Nous vous demandons la même écoute pour l’ensemble des établissements. Ne vous coupez pas du terrain en voulant répondre aux objectifs que s’est fixé le gouvernement simplement pour dire qu’ils n’ont pas reculé. Pour l’honneur! La bêtise ministérielle n’a plus de limite. La FSU vous alerte sur les risques psychosociaux auxquels sont exposés l’ensemble des personnels mais encore plus les directeurs et les chefs d’établissement.

Et alors que les directeurs sont en première ligne pour gérer cette crise, le gouvernement choisit ce moment pour proposer des modifications dans le statut des directeurs.trices qui se retrouveraient à devoir rendre des comptes aux maires ! Alors que justement le poids des mairies dans la mise en place des protocoles est un des facteurs de risques psycho sociaux particulièrement important actuellement.

Nous avons su jusqu’à présent travailler en CHSCT pour tenter de prévenir les risques et trouver des solutions adaptées. Nous vous demandons de poursuivre dans cette voie et d’établir aujourd’ hui les grandes lignes de protection et de prévenir le découragement grandissant des personnels sur le terrain.