Le passage de 36 collèges RRS à 33 collèges REP traduit un resserrement de la carte globale de l’éducation prioritaire qui pénalise fortement les zones rurales de notre académie. Les départements alpins en particulier sont fortement impactés par ces contraintes, et ne compteraient plus que 2 collèges REP à la rentrée scolaire 2015, contre 6 actuellement. Alors que la crise sociale s’approfondit et s’étend, nous considérons que ce resserrement ne répond pas à l’urgence sociale. Un élargissement raisonnable du contingent académique permettrait de répondre aux situations de collèges qui ont été évoqués dans le groupe de travail et qui sont laissés de côté, malgré des caractéristiques proches.

Le Recteur d’Académie, Monsieur Ali SAÏB, a réuni ce jour, mardi 25 novembre 2014, un groupe de travail associant l’administration, les représentants des personnels élus en comité technique académique, ainsi que des représentants des chefs d’établissement et des parents d’élèves (fédérations FCPE et PEEP).

A cette occasion, il a présenté la politique académique mise en œuvre dans le cadre de la relance ministérielle de l’éducation prioritaire, en termes de formation et d’organisation du travail, de répartition des moyens et d’accompagnement des équipes.

Sur la base des quatre indicateurs (% d’élèves issus de CSP défavorisées, % de boursiers, % d’élèves en retard scolaire à l’entrée en sixième, % d’élèves résidents en zone urbaine sensible), le Recteur a présenté son projet de nouvelle carte de l’éducation prioritaire. Ce projet va faire l’objet d’une concertation avec les partenaires institutionnels de l’éducation nationale, avant une finalisation et une officialisation de la nouvelle carte en janvier 2015, pour une mise en œuvre à la rentrée 2015.

Le SNES-FSU Aix-Marseille se félicite de la relance de l’éducation prioritaire et entend contribuer à la réduction des inégalités sociales et scolaires, à la lutte contre l’échec scolaire et le déterminisme social. Le SNES-FSU se félicite également de l’abandon des principes qui ont fondé le dispositif ECLAIR, dispositif de relégation sociale qui a contribué, avec l’assouplissement de la carte scolaire, à l’explosion des inégalités au cours des dernières années.

L’élargissement du cœur de l’éducation prioritaire, passant de 29 collèges ECLAIR à 33 collèges REP+, est une première prise en compte des attentes et des propositions que nous avions faites l’an dernier à l’ouverture de ce chantier, en lien avec le plan d’urgence pour Marseille.

Les inquiétudes sont fortes quant aux dotations de fonctionnement des dix collèges qui quittent l’éducation prioritaire, pour lesquels une clause de sauvegarde de 3 ans est cependant annoncée pour les personnels (primes et bonifications). Les moyens alloués à l’académie à la rentrée scolaire 2015 doivent maintenant venir concrétiser ces annonces, de telle sorte que la relance de l’éducation prioritaire ne se fasse pas par redéploiement au détriment des autres établissements, déjà malmenés par des années de suppressions de postes.

Le SNES-FSU s’inquiète du retard pris dans l’élaboration de la carte des lycées de l’éducation prioritaire, notre académie comptant à ce jour 20 lycées classés en éducation prioritaire qui attendent d’être fixés sur les conditions de la rentrée scolaire 2015.

Des groupes de travail vont être convoqués dans les départements à la mi-décembre pour élaborer une cartographie de l’éducation prioritaire dans le premier degré, selon une logique de réseau écoles/collège.

Nous appelons les équipes pédagogiques et les parents d’élèves à se saisir de ce projet de carte de l’éducation prioritaire pour analyser la situation de l’établissement et faire état des demandes et revendications dans les meilleurs délais.