Rythmes : seuls 9 % des enseignants considèrent que la réforme a un « effet bénéfique » sur les apprentissages (Snuipp-FSU)

Par Émilie Legendre

« Les premiers mois de mise en œuvre de la réforme des rythmes sont globalement source de fortes insatisfactions chez les enseignants », indique une enquête du Snuipp-FSU, menée en novembre et décembre 2014 et mise en ligne le 10 février 2015. « Pour ces derniers, le problème majeur de cette réforme, c’est que le périscolaire, avec ses contraintes locales et ses inégalités territoriales, a de fait dicté sa loi en premier lieu, au temps scolaire, déterminant pour la réussite des élèves. » Ainsi, 9 % des 16 764 enseignants ayant répondu à l’enquête jugent l’effet de la réforme « bénéfique » sur les apprentissages. Près de 7 enseignants sur 10 évoquent une dégradation de leurs conditions de travail et 81 % estiment que « leur vie personnelle est affectée négativement ». Le syndicat demande la réécriture des décrets Hamon et Peillon ainsi que la suppression des APC.

Selon une enquête du Snuipp-FSU consacrée à la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires et publiée le 10 février 2015, 74 % des enseignants interrogés « estiment que les difficultés liées au temps périscolaire impactent négativement le temps scolaire en termes de fonctionnement de l’école mais aussi d’attention et de fatigue des élèves ». Ils sont 82 % dans ce cas en maternelle.

baisse de l’attention des élèves pour 73 % des enseignants

50 % des enseignants interrogés jugent que la réforme entraîne un effet négatif sur les apprentissages (9 % des enseignants le jugent bénéfique). 73 % des enseignants interrogés estiment également que l’impact de la réforme est négatif au regard de la capacité de concentration et d’attention des élèves et 63 % des enseignants jugent encore que le climat de la classe s’est dégradé.

« Le périscolaire est jugé très inégal d’une ville à l’autre, parfois mal organisé, parfois sans locaux adaptés, parfois bruyant et parfois même synonyme de garderie », rappelle le syndicat, et « c’est en maternelle que les critiques sont les plus vives : organisation chaotique de la journée, difficulté pour les élèves à identifier les différents temps morcelant la journée, temps de repos et de sieste insuffisants ou tronqués, allongement du temps passé en collectivité avec des effectifs trop lourds », souligne l’enquête.

dégradation des conditions de travail pour près de 7 enseignants sur 10

68 % des enseignants interrogés notent une dégradation de leurs conditions de travail (manque de temps pour travailler en équipe par exemple) et 81 % estiment que leur vie personnelle est affectée négativement : en matière de pouvoir d’achat (coût supplémentaire en trajet et garde d’enfants) et de temps (animations pédagogiques placées le mercredi après-midi ou en fin de journée).

Dans cette enquête, les enseignants demandent à 79 % de « revoir l’organisation des horaires d’école » et à 70 % de revoir l’organisation et les contenus des temps d’activités périscolaires. 70 % sont pour la suppression des activités pédagogiques complémentaires. Le syndicat souhaite « une remise à plat » de la réforme, ayant pour base un « bilan complet du côté du scolaire comme du périscolaire », réalisé par le MENESR.

SNUipp Enquête rythmes scolaires : ce sont les enseignants qui le disent !