Lundi 28 novembre, la Ministre de l’éducation était de passage sur notre département, elle venait présider à la signature de la convention « école rurale » à l’école du Castellet (RPI Puimichel / Entrevennes / Le Castellet).

La FSU04 a été reçue en audience.

Au menu (copieux) :

Temps de travail des ATSEM – Personnels d’animation – AVS/EVS AESH – Rythmes scolaires – Climat scolaire – LSUN – Conditions de travail (PE/ Direction d’école/ CPC/MDPH/IEN) – EMALA – Réforme du collège…

Nous avons très peu abordé les thématiques nationales pour essentiellement faire remonter, sans concessions, l’état du climat scolaire et périscolaire du 04 tel que nous l’appréhendons quotidiennement ici sur le terrain.

Nous avons pu défendre notre conception de l’école rurale en exprimant notre opposition à des regroupements pédagogiques qui aboutiraient à la fermeture d’écoles dans les villages. Nous avons également réaffirmé notre refus des regroupements de classes primaires sur des collèges. (Secteurs de la motte du Caire et de Seyne).

La FSU04 a alerté sur :

- La situation alarmante des ATSEM, trop souvent variables d’ajustement depuis l’intrusion des nouveaux rythmes scolaire dans les emplois du temps des personnels communaux

- Les problématiques rencontrées par le personnel d’animation (Taux d’encadrement TAP)

- Le climat scolaire de plus en plus dégradé

- Les problématiques des emplois précaires AVS / EVS/ AESH

- Le peu d’impact sur le 04 des créations de postes, des dispositifs éducation prioritaire, RASED, +de maître que de classes, accueil des moins de 3 ans …

Extraits :

« Nous observons une très nette augmentation des personnels en difficulté. Dans les établissements on nous interroge sur retraite / temps partiels / reconversion / démission. On peut craindre une recrudescence des accidents RPS. »

« Concernant l’éducation prioritaire, notre département a vu la sortie du dispositif du collège du carrefour Bléone Durance. Effet mortifère alors que c’était l’exemple type d’un fonctionnement dynamique, coopératif et collectif. Les collègues en sont sortis amers et écœurés. »



« La communication du ministère est souvent confuse ou en forme de brossage de poil des fédérations de parents et autres lobbies média.

Cela provoque un agacement grandissant au sein des établissements. »




« L’essentiel du problème réside dans le fait que dans les écoles, collèges et lycées, les personnels se sentent mis en difficulté par ceux de qui ils attendaient l’embellie et pour qui ils avaient voté, voire milité. A la veille des prochaines présidentielles, les perspectives étant sombres, il y a malaise croissant et désarroi palpable. En ce qui nous concerne nous percevons cela comme un rdv manqué et nous appréhendons la force et la toxicité de la réaction. »

Premier degré :

Le SNUipp/FSU04 a dénoncé la dégradation des conditions d’enseignement depuis la mise en place des nouveaux rythmes scolaires :

« Dans le premier degré, la réforme des rythmes scolaires à instauré une gestion à flux tendu préjudiciable à la sérénité du climat scolaire. Ecoles impactées très négativement. Beaucoup plus tumultueux et conflictuel, à tous les niveaux : personnel d’animation, mairie, employés communaux, enseignants, parents.

La tension est perceptible chez tous. Que ce soit le personnel d’inspection (cf. rapport CASDEN) ; les CPC écrasés par la multiplicité des tâches ; les directrices et directeurs d’école qui ne voient tjrs pas la simplification administrative et courent après le temps ; l’accroissement des notifications MDPH induit un recrutement d’AVS/ AESH au détriment des aides administratives ; la mise en place des TAP au cœur des bâtiments scolaires ainsi que celle des APC ont dégradé les temps de concertation et de travail en équipe ainsi que les relations avec les parents. Les enseignants se sentent dépossédés de leur lieu de travail. Plus le temps de souffler etc… »




Le SNUipp04 a réitéré sa demande d’une évaluation du dispositif :


« Il est grand temps d’évaluer la pertinence et l’efficacité de cette réforme. Coûteuse en temps, argent, en moyens de gestion administrative et en débauche d’énergie dilapidée.

Partout domine le sentiment du « tout ça pour ça ? »

Concernant la mise en place du LSUN : Voir doc joint (interpellation écrite)

Concernant les EMALA, il a fallu décrire le dispositif et expliquer la suppression de son financement par le conseil départemental. Des « pistes » vont être étudiées afin de maintenir ce lien et ce soutien aux écoles rurales… à suivre de près !



Convention ruralité :


Nous avons exprimé notre opposition à des regroupements pédagogiques qui aboutiraient à des fermetures d’écoles dans les villages. Nous avons également réaffirmé notre refus des regroupements de classes primaires sur des collèges. (Secteurs de la motte du Caire et de Seyne).

Nous avons montré que le RPI Entrevennes / Puimichel/Castelet était l’exemple type du RPI réussi : Démarche de longue haleine, essentiellement portée par les enseignants en coopération avec élus et parents, sans intervention ni pression des services de la DASEN, RPI dispersés (chaque village conservant son école).

Second degré :

Les représentants du SNES /FSU04 se sont exprimés sur la réforme du collège.

Ils ont fait un propos liminaire sur la CONFIANCE perdue des enseignants du second degré, pour étayer cela :

- Ils ont commencé par dénoncer la situation des collègues qui sont à cheval dans le 04. Ils ont rappelé que dans ce département cela peut entraîner des trajets de plus d’1h. Cela est en complète contradiction avec la réforme du collège qui prône l’interdisciplinarité. Ces nombreux collègues ne peuvent pas en faire : il aurait fallu faire confiance aux professeurs, les recevoir et les écouter quand ceux-ci demandaient des heures de concertation dans leurs services pour mettre en place cette interdisciplinarité….

- Ils ont évoqué aussi la situation du remplacement dans le second degré dans le 04 qui est catastrophique par manque de TZR en mesure de remplacer : une réflexion sur une « brigade » de TZR par zone dans le 04 s’est fait jour…

- La fracture numérique dans le 04 a été aussi évoquée : dans certains villages, il est très dur de se connecter ; dans d’autres c’est impossible. Pourtant l’informatique est plus que présent dans les nouvelles réformes (ENT, Algorithmique, LSUN…..). Les inégalités se creuseront donc pour les élèves n’ayant pas accès à cet outil. Les difficultés de maintenir en état le parc existant d’ordinateurs, TBI vidéoprojecteurs dans les collèges du 04 a aussi été évoqué : le conseil départemental objectant souvent un manque de moyens…

- Le refus d’ouvrir les discussions par la ministre lors de la mise en place de la réforme du collège a aussi été évoqué. Le fait que certains chefs d’établissements n’aient pas aussi fait preuve de confiance envers leurs équipes : ce qui dans certains établissements (rares) de notre département a

eu pour conséquence de générer jusqu’à 30 emplois du temps pour une même classe pour cette année avec à l’intérieur des EPI, des AP ne s’appuyant sur aucun projet émanant des enseignants a aussi été dénoncé. En parallèle la souplesse de certains chefs a aussi été évoquée, comme le fait que certains professeurs n’avaient pas attendu cette réforme pour travailler l’interdisciplinarité.

- La non mise en place de la réforme du collège telle qu’elle était imposé a aussi été évoqué.

- Le nouveau livret LSUN a aussi été évoqué, tout comme la pression qui existe en ce moment de la part de certains principaux pour imposer une évaluation par compétences : il nous a été répondu que nous avions la liberté de noter par note et que l’évaluation par compétence n’était qu’une possibilité laissée à la liberté pédagogique de chaque enseignant.

Nous avons aussi dénoncé l’inflation des demandes dans ce LSUN et rappelé notre demande de boycott des cadres concernant les éléments de programme travaillés, les EPI et l’AP.



Nous avons demandé qu’il soit enfin tenu compte de nos demandes afin qu’un début de confiance puisse se reconstruire.