La crise sanitaire que nous subissons sert d’alibi au gouvernement Castex et son zélé ministre de l’intérieur Darmanin pour nous préparer des lendemains qui déchantent en terme de libertés publiques. Le projet de loi dit de sécurité globale est en effet un concours Lépine de la régression des droits. De nombreuses propositions sont dignes des pires états autoritaires.
Ainsi, ce projet veut interdire de filmer les forces de l’ordre – leurs visages et matricules – en pleine action de maintien de l’ordre, de répression ou de violences. La défenseure des droits ne s’est pas trompée en parlant d’atteinte aux libertés de la presse et à l’information. Les forces de l’ordre auront toute latitude pour matraquer, mutiler sans que les images indépendantes soient autorisées.
Or, sans ces vidéos, la réalité des violences policières serait niée dans son évidence, alors qu’elles ont permis à la société d’en prendre conscience. C’est exactement comme cela que fonctionnent les états totalitaires.
Ce projet de loi recèle aussi des propositions destinées à dissuader les manifestations : utilisation de drones, caméras portables reliées aux centres de commandement… Ces dispositifs de surveillance et de reconnaissance faciale permettront à l’État de constituer des fichiers et donc de mieux contrôler encore les opposant·es, les manifestant·es.
Avec ce projet de loi, nous glissons vers une surveillance de masse et une remise en cause du droit à la vie privée. Comment la France, pays des droits de l’homme, en arrive-t-elle à de telles extrémités au point d’être rappelée à l’ordre par le Haut Commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU ?
La FSU est clairement opposée à cette dérive étatique et demande l’abandon de ce projet de loi.