Courrier adressé ce jour au Premier Ministre par Madame GROISON, secrétaire générale de la FSU
Les Lilas le 28 septembre 2016
Monsieur le Premier ministre,
Ce qui est communément appelé la « crise » des migrants ou des réfugiés
est d’abord un drame humain.
Des millions de personnes dans le monde sont contraintes de quitter leur
pays suite à des catastrophes naturelles, des crises économiques, mais
le plus souvent, et c’est le cas notamment aujourd’hui des personnes
réfugiées en Europe, à cause des conflits et des guerres.
Selon la convention du 24 juillet 1951 relative au statut des réfugiés,
un réfugié est une personne qui craint avec raison d’être persécutée et
qui ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou y
retourner en raison de la dite crainte. Les pays européens ont donc la
responsabilité d’accueillir dignement et dans de bonnes conditions
celles et ceux qui y cherchent refuge.
Mais, nous constatons que trop souvent, en France comme ailleurs en
Europe, les frontières se ferment, des murs se construisent, comme à
Calais, au mépris du devoir d’accueil et parfois même du droit
international. La politique migratoire de l’Europe n’est pas acceptable
en l’état et la France doit peser pour que les droits de l’Homme les
plus élémentaires soient respectés.
Il s’agit aussi d’un enjeu majeur pour les démocraties qui ne peuvent
laisser s’instaurer le repli sur soi, le refus de l’autre mettant ainsi
à mal toute cohésion sociale.
Aujourd’hui, un migrant sur deux est un enfant ou un jeune.
Et, dans ce contexte, nous constatons que les droits des mineurs
étrangers sont de plus en plus souvent remis en cause notamment leur
droit à l’éducation.
En France, l’éducation est un droit pour tous les jeunes qui sont sur
son territoire. Ce principe est inscrit dans la Convention
internationale des droits de l’enfant et rappelé dans notre Code de
l’Éducation.
La FSU est particulièrement attachée à ce droit à l’éducation pour tous
les jeunes. C’est un devoir de justice, d’égalité et de liberté pour
notre société que d’offrir ainsi à ces jeunes la possibilité de se
construire un avenir. A l’instar de Malala Yousafzai, prix Nobel de la
paix, nous rappelons ce droit à scolarisation pour toutes et tous quelle
que soit leur situation administrative.
C’est pourquoi la FSU demande, monsieur le Premier ministre, que votre
gouvernement mette tout en œuvre pour scolariser les enfants et jeunes
réfugiés, et plus généralement tous les mineurs étrangers qui se
trouvent dans notre pays.
Ce travail, en lien avec le ministère de l’Éducation nationale,
nécessite de mobiliser l’ensemble de la communauté éducative. La FSU est
prête à s’y investir.
Je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de
mes salutations respectueuses.
Bernadette Groison
Secrétaire Générale