La rentrée 2016 se fait dans un contexte marqué par les événements tragiques de l’été, et de ceux qui les ont précédés. Dans un pays confronté à un défi énorme, sans doute un des plus difficiles à relever, l’École ne doit pas devenir le lieu de crispation des contradictions d’une société de plus en plus inégalitaire, et la question de la sécurité ne doit pas l’envahir ni masquer les enjeux et les conditions de sa démocratisation, qui peine à se réaliser.

Il serait illusoire de penser que c’est en cloîtrant les écoles et établissements à double tour que l’on règlera le problème. La FSU sera vigilante à ce que les consignes données respectent la sérénité indispensable à leur bon fonctionnement. C’est en effet principalement par la lutte contre les inégalités qui mettent à mal la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » que l’on pourra faire reculer les menaces qui pèsent désormais sur notre société.

Il nous semble utile de rappeler que depuis des mois déjà, dans ce département et dans beaucoup d’autres, l’administration et les personnels ont pris la mesure du problème, ont réfléchit et œuvré à l’amélioration de la sécurité des élèves et de l’encadrement.

L’amélioration des conditions d’enseignement est un des leviers qui permet d’agir en ce sens. La FSU fait pourtant le constat que les enseignants, les parents et les élèves n’auront pas vu concrètement, malgré l’annonce de la refondation de l’Ecole, ces conditions s’améliorer. Ainsi le taux d’encadrement des classes en France reste un des moins bons de l’ensemble des pays de l’ OCDE.

(conditions d’enseignement)

Une fois encore, le rapport annuel de l’OCDE « Regards sur l’éducation 2016 », publié le 15 septembre, rappelle que la France investit moins dans l’école primaire que la moyenne des pays de l’OCDE.

Le budget de l’école primaire est aujourd’hui de 28% inférieur au budget moyen de onze pays comparables au nôtre, qui réussissent bien mieux en termes de performance globale du système éducatif mais surtout en termes de lutte contre les inégalités.

Nous ne nous attarderons pas sur la réforme de rythmes scolaires, qui n’ont encore été l’objet d’aucune évaluation d’efficacité, ni sur la réforme du collège. Nous avons déjà eu largement l’occasion d’en montrer les effets délétères sur tous les acteurs du système éducatif.

Nous l’avons souvent reconnu, tout n’est pas à jeter dans la politique éducative du gouvernement (Nouveaux programmes, arrêt des suppressions de poste et reprise des créations par exemple). Perdure cependant dans la profession, le sentiment d’une immense déception et beaucoup d’amertume Le curseur aurait pu aller beaucoup plus loin pour l’éducation.

D’autres choix ont été faits : sur les 37 milliards généreusement accordés au patronat, via le CICE, quelques milliards auraient été mieux utilisés et plus profitables à l’emploi public, à nos conditions de travail, aux conditions de vie de nos élèves.

(conventions ruralité 04)

Dans un contexte d’austérité budgétaire et alors que la tendance lourde qui se dessine est la mise en œuvre, discrète, mais nationale, de fermetures d’écoles rurales, la mise en place, à la demande de Mr le Recteur, d’une « convention ruralité » dans notre département suscite un fort questionnement.

D’autant que c’est par le biais de nos instances nationales que nous en avons été informés.

Avouez que cela ombre d’emblée le cristal du dialogue.

On peut donc, en toute légitimité, s’interroger sur les méthodes qui vont être employées comme sur les choix politiques qui président à ce processus. L’expérience faite de ces conventions par d’autres départements ne prédispose pas à la confiance aveugle.

Nous appelons l’ensemble des membres du CDEN à être vigilants et à prendre toute leur place dans le deal à venir.

(familles à la rue, adresse au préfet)

Ce qui est communément appelé la « crise » des migrants ou des réfugiés est d’abord un drame humain. Aujourd’hui, un migrant sur deux est un enfant ou un jeune.

Dans ce contexte, nous constatons que les droits des mineurs étrangers sont de plus en plus souvent remis en cause notamment leur droit à l’éducation. Ce principe est inscrit dans la Convention internationale des droits de l’enfant et rappelé dans notre Code de l’Éducation.

La FSU est particulièrement attachée à ce droit à l’éducation pour tous les jeunes. Nous rappelons ici ce droit à scolarisation pour toutes et tous quelle que soit leur situation administrative.

C’est pourquoi la FSU04 vous demande, monsieur le Préfet, de mettre tout en œuvre pour scolariser les enfants et jeunes réfugiés, et plus généralement tous les mineurs étrangers qui se trouvent dans notre département, ainsi que de leur assurer un hébergement décent. Nous savons que vous travaillez en ce sens et vous en remercions.