Une manifestation de lycéen et de prof devant l’IA hier soir.

Hier jeudi 9 février, se tenait le CDEN second degré. Les élèves et les enseignants du lycée Beau de Rochas en ont profité pour faire entendre leur voix.

Une délégation a été recue.

En entrée de ce CDEN la FSU04 a rappelé l’extrême difficulté dans laquelle se trouve l’enseignement professionnel.

Déclaration CDEN du 9 février 2017

Les professeurs du lycée Beau de Rochas de Digne les bains ont majoritairement décidé de se mettre en grève et ce, de façon illimitée.

Cette décision, mûrement, réfléchie vient mettre en lumière les difficultés de l’enseignement professionnel en France.

Trente ans après la création du bac professionnel, l’enseignement professionnel public est en voie de destruction totale. Deux quinquennats se sont acharnés sur lui dans un cocktail dévastateur qui mêle coupes budgétaires et mépris crasse pour les qualifications. Depuis 10 ans, sous Hollande et Sarkozy, 176 lycées professionnels publics ont été fermés. Au total, 3 500 classes ont disparu dans cette voie éducative des métiers. Pendant ce temps, pourtant, la hausse du nombre des jeunes scolarisés continuait. Ainsi, l’enseignement pro accueillait 57 000 lycéens en moins en 2015 par rapport à 2005, alors que l’ensemble second degré absorbait 76 000 élèves supplémentaires sur la même période.

Du coup, ceux qui voulaient choisir cette voie ne le peuvent souvent plus. Et ceux qui ne peuvent pas être accueillis dans les filières pro sont donc orientés par défaut dans l’enseignement général comme dans une impasse. La hache passe partout et tape fort. De plus, sous le doux nom de « rationalisation des structures », tous les établissements, quels qu’ils soient, comportant moins d’un certain nombre d’élèves par classe sont amputés de sections et de classes. Mais l’enseignement professionnel comporte par nécessité pédagogique un nombre beaucoup moins élevés de lycéens par classe. Ils sont autour de 20 en moyenne contre 30 dans l’enseignement général. C’est donc à lui qu’on a fait supporter l’essentiel des suppressions de moyens.

Avec plus de 62% de grévistes les enseignants du lycée Beau de Rochas expriment leur colère, leur désarroi, le sentiment qu’ils ont d’être laissés pour compte. Ils doivent être entendus.

Quel avenir voulons-nous pour la filière professionnelle ?

L’alternative est simple : Sera t-elle une voie d’excellence articulée au marché de l’emploi ou un déversoir pour les élèves dont ne veulent plus les établissements généraux ?