Avec l’annonce de la réouverture des écoles dès le 11 mai le Président de la République a créé la surprise et surtout l’incompréhension à la fois dans la profession enseignante, mais également au sein de la communauté scientifique et médicale ou encore dans l’opinion publique. Depuis cette annonce la FSU est très sollicitée par des collègues très sceptiques sur les annonces du gouvernement.
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LaFSU 04 prend acte des annonces du Président. Son allocution soulève toutefois de nombreuses questions et inquiétudes que les interventions médiatiques de JM Blanquer sont loin d’avoir résolues…
Des inquiétudes quant à la situation sanitaire dans les établissements : Le retour progressif à partir du 11 mai laisse songeur quand dans le même temps tous les lieux publics restent fermés. Les jeunes élèves ne peuvent pas respecter facilement les gestes barrières et peuvent être porteurs sains du virus. Comment éviter une nouvelle flambée épidémique quand près de 900.000 professeurs et 12 millions d’élèves seront rassemblés en classe ? Sans parler des problématiques de la maternelle, des repas à la cantine… Cette annonce n’est pas du tout sérieuse.
De nombreuses inconnues restent sans réponse et devront être prises en compte: Quid de la réouverture des internats? des transports scolaires? De l’organisation des cantines scolaires alors que les restaurants sont jugés comme trop dangereux pour être ré-ouverts?
De plus, comme l’a demandé le CHSCT ministériel du 3 avril, il faudrait pouvoir tester tous les personnels et élèves avant la reprise, mais aussi proposer des protections adaptées en grand nombre… Selon l’évolution de l’épidémie, cette date doit pouvoir être reportée. Si les conditions sanitaires ne sont pas réunies, alors nous refuserons de reprendre.
De l’incompréhension par rapport à l’absence de dépistage massif : Plus largement à l’échelle du pays, seul un dépistage massif pourrait permettre d’isoler et de soigner rapidement tous ceux qui sont atteints du virus. Annoncer que le dépistage ne sera proposé qu’aux personnes qui ont des symptômes, c’est acter qu’on ignore la période d’incubation et qu’on laisse circuler le virus !
D’autant que l’Ordre des médecins s’oppose à un retour à l’école le 11 mai.
Des interrogations sur les motivations de ces choix : Le Président laisse entendre qu’il faut vite rouvrir les écoles pour accueillir les élèves, afin que les parents puissent retourner travailler et relancer l’économie rapidement. La priorité devrait être la santé de la population et non l’impact économique ! C’est ce qui devrait motiver l’ensemble des décisions, à commencer par la fermeture temporaire des entreprises non-essentielles, pour se concentrer sur la lutte contre la pandémie.
Des doutes quant aux bonnes intentions affichées pour « le jour d’après » : On ne peut pas se payer de mots ! La crise actuelle a montré le rôle essentiel des Services Publics, la nécessité de lutter contre les inégalités sociales, les efforts à fournir du point de vue écologique, l’importance des soignants en première ligne et des métiers de la « 2ème ligne », dont les enseignants… Il faut donc repenser le logiciel sur le plan économique, social et écologique !
C’est la raison pour laquelle 18 organisations associatives et syndicales dont la FSU ont publié la tribune-pétition « Plus jamais ça, préparons le jour d’après » . Nous demandons 4 mesures immédiates pour sortir de la crise et 3 mesures de long terme pour ne plus jamais en revivre.
Le CHSCT demande au ministère le dépistage des élèves et des personnels avant la reprise des cours