Direction d’école

Jean-Michel Blanquer joue la montre et instrumentalise la souffrance des personnels !

Alors que le suicide de Christine Renon a libéré la parole et braqué les projecteurs sur la souffrance des directrices et directeurs d’école, les réponses de Jean Michel Blanquer sont à la limite de la provocation.

Il sait parfaitement que les principales revendications portent sur les temps de décharge, l’aide administrative, les rémunérations… Il joue la montre en nous imposant une enquête nationale sur la Direction d’Ecole ! Comme si une telle enquête était nécessaire.

Seul objectif de cette consultation : en arriver aux conclusions que le Ministre désire entendre et imposer les solutions qu’il désire mettre en place. (Comme pour les évaluations nationales).

Ce que veut Blanquer c’est l’instauration d’un échelon hiérarchique supplémentaire… et ressortir à la première occasion  les EPLESF (établissements publics locaux d’enseignement des savoirs fondamentaux) qu’il avait remballé face aux sénateurs pour calmer la contestation quasi unanime de la communauté éducative.

3 questions du questionnaire mettent cette volonté en évidence :

QUESTION 23.Dans votre fonction de direction, estimez-vousque votre autorité est reconnue ?

QUESTION 26.En tant que directeur / directrice d’école, souhaiteriez-vous être associé à l’évaluation des professeurs de votre école …?

QUESTION 25.En tant que directeur / directrice d’école, vous souhaiteriez…?

1.Être davantage associé au pilotage pédagogique et à l’élaboration des actions mises en place au niveau de la circonscription

3.Être décisionnaire sur l’utilisation des 108 heures annuelles hors présence des élèves au sein de votre école

La perspective d’un statut de direction d’école non-hiérarchique est un leurre. Tout statut de direction sera forcément associé à un nouvel échelon hiérarchique.

Un tel statut mettrait les personnels de direction dans des positions intenables et ne ferait qu’accroître l’isolement et les difficultés de ces personnels. Responsabilité individuelle intégralement engagée dans tous les domaines (sécurité, DRH, relation avec municipalités, notation des collègues etc.) Les Directrices et directeurs auraient à en répondre  directement devant le DASEN. A l’heure actuelle, ce responsable est l’IEN.

Les difficultés dans lesquelles se retrouvent les principaux et proviseurs du second degré doivent nous interroger. D’autant que contrairement aux lycées et collèges, pas de gestionnaire, de CPE ou de secrétariat. L’isolement serait total. Le climat des équipes éducatives en serait forcément dégradé.

N’oublions jamais que la majorité des IEN milite massivement pour un statut hiérarchique des directeurs pour se débarrasser de la partie très inconfortable de leur charge hiérarchique¹.

 

Le ministère tente de nourrir sa communication nauséabonde en nous associant à sa démarche. Ne tombons pas dans le piège.

Exigeons avant tout un temps de décharge supplémentaire pour recentrer nos actions sur le cœur de notre métier. Exigeons une aide administrative avec la création d’emplois pérennes et une vraie reconnaissance indiciaire.

 

Au passage, remercions notre Ministre qui allège nos tâches en rajoutant cette contrainte supplémentaire.

  • Les 108h sont largement dépassées, faute de temps de décharge suffisant. Les directrices et directeurs sont convoqué.es sur ces 108h, autrement dit sur leur temps libre. En gros, pour tenter d’améliorer leurs conditions de travail, le choix est fait de les dégrader encore peu plus. Quel sens tactique !
  • Il affiche vouloir libérer la parole mais les convoque en présence de leur supérieur hiérarchique direct. (Le SNUipp04 a réussi à obtenir un temps d’échanges en l’absence des IEN.)
  • Cerise sur le gâteau, les adjoints sont écartés de la consultation. Normal, dans la conception ministérielle du fonctionnement de l’école, la direction d’école et son mode de gouvernance ne les concerne pas !

Des éléments pour nourrir la réflexion

8 pages Direction SNUipp national

  1. plus de 70% des IENs sont syndiqué·es. (Très minoritairement à la FSU 🙂)