Les organisations syndicales de l’Education, la FCPE du 04 ont fait lecture d’une déclaration en mèmoire de Christine Renon. Les Membres du CDEN se sont joint à cet hommage en observant une minute de silence.
En entame de ce CDEN, nous voulons exprimer notre vive émotion après le suicide de Christine Renon, et adresser tout notre soutien à sa famille, ses proches et assurer de notre solidarité ses collègues, son syndicat.
Son geste, sur son lieu de travail, la lettre qu’elle laisse pour l’expliquer, tout indique que les motivations de notre collègue sont d’ordre essentiellement professionnel. L’émotion et le mouvement de protestation des enseignants du premier degré sont révélateurs des difficultés auxquelles sont confrontés les directeurs d’école, surchargés de travail et accablés d’injonctions hiérarchiques
Au-delà, c’est toute la communauté scolaire, dans sa diversité de métiers, qui se reconnait dans le sentiment d’abandon exprimé par Christine Renon : les personnels sont laissés seuls face aux difficultés toujours plus aiguës que connaît l’Ecole. Ils composent avec l’absence de soutien d’une hiérarchie plus prompte à mettre en œuvre les nouvelles politiques publiques managériales qu’à faire corps avec la profession, à imposer des réformes pensées sans et contre les personnels.
Ces pratiques managériales méconnaissent les réalités de l’enseignement, dessaisissent les personnels de leur expertise, et ne leur accordent ni reconnaissance ni les moyens nécessaires à l’exercice de leur métier. Aujourd’hui, les personnels sont tiraillés entre le sens de leur engagement et la réalité qu’ils vivent au quotidien. Ce sont ces situations professionnelles qui sont responsables d’une grande souffrance et sont à l’origine de ce drame.
Dans notre académie, les tensions au travail sont parfois telles à cette rentrée que nous voyons se multiplier les gestes et propos suicidaires. Si la souffrance au travail ne se manifeste pas toujours de façon aussi dramatique, elle est néanmoins bien présente et pèse sur le quotidien comme sur la santé des enseignants.
Des personnels de l’Education Nationale meurent au travail et de leur travail. Ce constat est intolérable. Nous demandons au Ministre de L’Education Nationale, de prendre la mesure de l’émotion et de la colère des personnels et d’apporter des réponses sans tarder, en termes de reconnaissance des qualifications et de la professionnalité, de démocratisation du fonctionnement de notre institution et de dispositifs permettant la réduction immédiate de la charge de travail. Tout particulièrement en ce qui concerne l’exercice de la direction d’école qui nécessite des mesures urgentes et significatives.
À l’heure où les médias offrent aux collègues, ou à leurs proches lorsque ceux-ci ne sont plus là pour témoigner, un espace pour parler de leur souffrance au travail, nous demandons à notre hiérarchie de préserver ses professeurs, personnels administratifs et AESH en évitant toute pression inutile au nom d’un devoir de réserve qui n’a pas lieu de s’exercer.